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Transeuropéenne en famille
5 avril 2011

Première étape en Grèce (Olympie, 02 avril) Après

Première étape en Grèce (Olympie, 02 avril)

Après 16 heures de traversée, nous arrivons à Patras. Les premières impressions de Grèce se résument par cette vue magnifique : la ville a les pieds dans une eau turquoise et est adossée à une montagne aux sommets enneigés. Mais nous sommes bientôt rattrapés par une réalité moins contemplative. En sortant du bateau, derrière les grillages de la zone portuaire, nous croisons les regards de clandestins qui voient en ces bateaux un espoir pour un avenir meilleur. Tout le long de la côte qui borde la ville nous croisons ces jeunes hommes errant par deux ou trois. D'autres sont en train de faire leur lessive dans une rivière. Presque à chaque coin de rue ces clandestins se sont trouvé le moyen de subvenir à leur survie en proposant de laver les vitres des véhicules. Sur les parkings des supermarchés, les courses finies, ils proposent aux clients de ranger leur chariot. C'est justement sur le parking d'un supermarché que nous faisons escale après notre sortie du bateau car il est midi passé et nous devons manger. Pendant que nous mangeons, deux clandestins viennent s'assoir sur le trottoir à coté de notre véhicule pour manger à mains nues le morceau de poulet qu'ils ont réussi à s'acheter. Après un réflexe de méfiance, en échange de quelques pièces, je leur demande de m'aider à descendre les vélos qui sont sur le toit du camping-car. Et je comprends pourquoi ils sont venus sous les fenêtres de notre véhicule pour venir manger: l'un deux est francophone et me demande s i nous rentrons aujourd'hui en France. Je sens sa déception quand je lui disque nous venons tout juste de débarquer en Grèce... Lui vient de Mauritanie et son ami du Soudan. Cela fait neuf mois qu'il vit ici, dans ces conditions de survie... Et je me souvient de ces rencontres lors de mon voyage à vélo. L'un en Grèce dans le delta de l'Axos à la frontière turque. Alors que je bivouaquais dans une cabane de pêcheur, je fus tiré de mon sommeil en pleine nuit par un groupe d'hommes en cavale. L'un d'eux, trempé par l'orage et épuisé par son épreuve, n'avait pu suivre ses compagnons et s'était arrêté dans la pièce d'à coté. Le lendemain matin, il est venu me voir en me tendant un numéro de téléphone. Que pouvais-je faire? Je lui ai donné un morceau à manger et de quoi boire avant de partir avec les mêmes sombres pensées qu'aujourd'hui. Un autre jour dans une petite ville du sud de l'Ethiopie, j'avais rencontré un jeune étudiant en anglais très cultivé. Lui disait tout connaître des moyens de fuir son pays où il ne sentait pas son avenir. Des amis à lui avaient déjà fui. Seul lui manquait de l'argent. Peut-être est il aujourd'hui en train de pousser des caddies sur le parking d'un supermarché pour pouvoir manger un morceau de poulet sur un trottoir avec un compagnon d'infortune... C'est donc le cœur lourd que nous démarrons notre périple en Grèce, sur la route qui nous conduit à Olympie...

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