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Transeuropéenne en famille
17 juin 2011

L'Europe des ours (Brasov, 16 juin) J'emprunte ce

L'Europe des ours (Brasov, 16 juin)

J'emprunte ce titre au livre de Jean-Paul Mercier (Edition Hesse, 2010) qui fait un état des lieux des populations d'ours dans les pays de l'union européenne. Un livre référence dans le domaine. Si la France a une histoire mouvementée avec sa population d'ours dont la souche pyrénéenne risque de disparaître à tout jamais, la Roumanie est le pays européen qui possède le plus grand nombre d'ours: 40% des effectifs européens. Plusieurs raisons expliquent cette situation.

Après une réduction drastique des effectifs, l'état roumain envisage de réduire sa chasse à partir de 1954. En 1976, Ceausescu, chasseur d'ours passionné, se réserve quasiment l'exclusivité de sa chasse. Il crée même des réserves où il fait élever des ours avant d'en relâcher dans la nature. Entre 1976 et 1989 la population roumaine d'ours double. Le nourrissage des ours a toujours constitué un des fondements de la gestion des ours dans ce pays. Les responsables avancent plusieurs arguments pour justifier cette pratique : les ours sont maintenus à l'écart des zones habitées;les dommages sont réduits puisque les animaux suffisamment nourris réduisent les attaques sur les troupeaux; l'observation et, en conséquence, la gestion sont facilitées; des traitements peuvent être administrés dans certains cas, des safaris photos peuvent être organisés, des tirs peuvent être effectués sans troubler le calme des zones voisines. Si, proportionnellement, les attaques sur les troupeaux et les récoltes sont comparables aux autres pays européens, la population ursine roumaine se caractérise par la fréquence des victimes humaines. Les pratiques anciennes et surtout les « expériences » sous le régime Ceausescu (élevages et lâchers) semblent avoir favorisé l'émergence d'un groupe d'ours vivant aux crochets de l'homme. Cinq circonstances principales entrainent des attaques sur l'homme : les bergers qui défendent leur troupeau, les rencontres imprévues avec des ourses suitées, les chasseurs attaqués par des ours qu'ils ont blessés, un ours surpris près de sa proie, les comportements inconscients de personnes à l'égard d'ours visitant les poubelles (une photo représente même un homme à quatre pattes qui tient dans la bouche un morceau de viande que l'ours attrape dans sa gueule!). Depuis 2000, on déplore annuellement jusqu'à trois morts et quinze blessés par les ours. Depuis 2005, des actions de communication sont menées pour améliorer la cohabitation entre les ours et les populations.

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