Y'a d'l'huile dans le gaz...Par Séverine

Y'a d'l'huile dans le gaz...Par Séverine (Aspropirgos- 18 avril)

Voyager en camping-car, c'est voyager « confort ». Notre navette a une autonomie en eau propre de 170 litres, un grand frigo, un congélateur, une hotte aspirante....Le luxe quoi. Mais le luxe, on s'y habitue vite..Alors quand il y a quelques ratés, tout devient plus compliqué.... Alors que nous étions à Kalamata, ennuyés par les petits ennuis de santé de notre Mathieu, notre système de gaz a connu quelques faiblesses: impossible d'utiliser deux feux simultanément, impossible d'utiliser un feu et le frigo ensemble quant au chauffe-eau, ce n'était même pas la peine d'y penser. Ah, on oublie vite que l'on a voyagé à vélo dans des conditions parfois difficiles, se douchant avec une bouteille d'eau au bouchon troué et cuisinant sur un petit réchaud! On se sent tout désemparé lorsque l'eau chaude ne coule plus à volonté. Après plusieurs tests, nous arrivons à la conclusion que la bouteille de gaz achetée à Patras n'est pas de bonne qualité ce qui encrasse notre sécumotion, un système de sécurité qui coupe alors le gaz à la moindre utilisation...Nous repassons donc sur la bouteille française avec laquelle tout fonctionne. Solution temporaire en attendant de trouver une bouteille grecque de bonne qualité ou un détendeur qui nous permettra de « court-circuiter » notre sécumotion. Mais les accessoiristes de camping-car en Grèce, contrairement aux chats, ne courent pas les rues. Nous nous rendons donc ce matin chez le seul concessionnaire Laïka du pays! Nous arrivons dans une vaste zone qui fourmille de petits garages en tous genres mais nous n'avons qu'un nom et une indication assez énigmatique: 19 km EO Athenes-Corinthe. Au départ, nous ne prenons pas cela pour une adresse mais plutôt comme une précision bienveillante. Nous sillonnons la zone en scrutant afin de repérer une hypothétique concession de camping-cars. Il nous faudra tourner pendant trente kilomètres et frapper à deux portes afin de trouver notre homme. Malheureusement celui-ci ne parle que grec et le langage des mains, même s'il est universel, à ses limites. Heureusement, un client de la concession, anglophone, vient au secours de David pour faire le traducteur. La bouteille, bien vite incriminée, est changée et tout se remet à fonctionner. Malheureusement, le concessionnaire n'a pas le détendeur qui nous permettrait de remédier à un nouveau problème de sécumotion...Il nous laisse entendre que ce genre de pièce ne se fait qu'en France... Il est 13h30, nous n'avons pas encore mangé et les loulous grignotent tranquillement un petit gressin. Un peu contrariés de ne pas avoir complétement résolu notre problème, nous trinquons tout de même tous ensemble à notre confort retrouvé, peut-être pour conjurer le mauvais sort.

Après un repas vite avalé sur un bord de route poussiéreux, nous décidons de quitter cette banlieue d'Athènes bruyante bien résolus à nous faire envoyer de France ce fameux détendeur qui nous donnerait un peu plus de sérénité. Sur le bord de route, nous apercevons un vendeur de caravanes. David s'arrête et celui-ci lui indique un magasin, un kilomètre plus loin où nous trouverons finalement (après encore quelques tours et détours !) la pièce qui nous manquait. Nous prenons, plus légers, la route du Nord de la Grèce, tournant le dos à un Péloponnèse qui nous aura réellement enchantés pendant deux semaines.