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Transeuropéenne en famille
20 avril 2011

Sur les pistes du Péloponnèse (Poulitrha,

Sur les pistes du Péloponnèse (Poulitrha, Péloponnèse, 13 avril)

Nous quittons la petite ville étonnante de Monemvassia dont nous avons parcouru les ruelles médiévales hier en fin d'après-midi. Ce matin, direction Liménas Géraka, un minuscule port du bout du monde abrité dans une lagune. Nous flânons le long du village qui s'étire sur les quais. En tenant fermement les petites mains des enfants, nous scrutons l'eau transparente à la recherche de poissons. « Là, des poissons flûte!» s'exclame Margaux en nous montrant ces poissons étranges qui ressemblent à des serpents. Nous observons leur technique de chasse : ils semblent inertes tels des algues dérivant au gré du courant puis, d'un coup, filent gueule ouverte vers un banc de petits poissons. Devant le seul bateau de pêche en activité ce matin, une demi douzaine de chats attendent à l'ombre d'une vieille auto. Dans le bateau, une femme en ciré orange dégage de ses filets le fruit de sa pêche : des homards, une araignée de mer, deux poulpes, des poissons, des oursins qu'elle rejette à l'eau. Sans doute pour l'aider à trouver le temps un peu moins long à parcourir ses centaines de mètres de filets jaunes, des habitants viennent discuter tout en vidant leurs poissons du jour dont les viscères finissent dans les estomacs des chats. Les enfants regardent, tout en caressant un chat, cette tranche de vie du bout du monde. Nous aimerions aussi discuter avec ces gens mais il est difficile de nous faire comprendre. Tellement de questions surgissent en regardant ce dur travail. Margaux quitte les abords du bateau avec une petite étoile de mer donnée par le pêcheur et Mathieu un joli coquillage. Le midi nous nous restaurons dans une taverne de calamars frits qu'agrémente une salade grecque. Il est temps de repartir pour quelques kilomètres. Les enfants prennent place dans leur lit pendant que je conduis. En arrivant en Grèce et au Péloponnèse, je m'attendais à découvrir une région quelque peu abimée par le tourisme. Jusqu'à présent, nous découvrons en réalité une région magnifique entre mer et montagne ponctuée de petits villages où nous avons l'impression d'être les seuls visiteurs. Je m'attendais à trouver des routes étroites et difficiles, je roule sur des boulevards au milieu de nulle part en ne rencontrant que quelques rares véhicules. Conduite contemplative. « Ah, ça doit être super à vélo!... » se répète-t-on régulièrement avec Séverine. Profitons, c'est déjà bien ainsi. Et cette étape qui nous conduit à Léonidio ne déroge pas à la règle : large route récente dans un paysage magnifique de montagnes calcaires couverts d'ajoncs en fleur. La conduite demande un peu d'attention en traversant les rares villages où la route se rétrécit à l'extrême. Nous traversons des villages du bout du monde : Gérakas, Agios Ioannis, Zarakas, Achladokampos. Arrivés à Kremasti, une pancarte toute neuve m'indique Leonidio à droite. Le GPS me demande d'aller à gauche. Ma carte? Elle ne me permet pas de trancher car je suis sur une route qu'elle ne connait même pas. Malgré les protestations de la machine: « continuez un kilomètre et faites demi-tour », je décide de suivre les indications du panneau. Et quelle merveille! La route file sur un plateau calcaire sauvage entre deux montagnes couvertes de pins. Route récente réalisée vraisemblablement pour réduire l'isolement de ces villages oubliés. Je vibre dans ces paysages grandioses quant au détour d'un virage, stupeur, la large route s'arrête tout net pour laisser place à une simple piste! Faire demi-tour? Continuer? Je n'aime pas faire demi-tour. Je descends du véhicule pour aller voir un peu plus loin. La piste continue et semble bien stabilisée. Mais comme pour perturber la décision à prendre, un renard à moitié dévoré git à coté de la piste. Je consulte le GPS qui m'indique un village, Peleta, à 5 km. Sans doute une route reprendra-t-elle à partir de là. C'est donc parti, sur la piste... C'est amusant car hier justement nous nous jurions presque de ne pas succomber à une telle folie : parcourir des pistes avec un engin pas vraiment prévu pour... Je m'engage sur la piste à 20 km/h en évitant les grosses pierres et après quelques virages et environ 500 mètres parcourus, ouf! revoici la route, large et neuve... Nous nous félicitons: « ça aurait été dommage de faire demi tour » mais nous avons à peine le temps de nous en remettre que rebelote: plus de route mais une piste qui serpente en descendant. Cette fois je suis obligé de faire avec des ornières que de fortes pluies semblent avoir creusées. Séverine commence à se crisper: « va doucement! ». Finalement après environ trois kilomètres de piste délicate nous retrouvons une route asphaltée à Peleta. Et bientôt au détour d'un virage, extase : la montagne semble plonger dans la mer environ 700 mètres plus bas. Vertigineux! Une route descend en lacets serrés vers le village de Poulithra où nous décidons finalement de faire escale au petit port...

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