S.O.S Médecin (Kalamata, Péloponnèse, 7 mars)

S.O.S Médecin (Kalamata, Péloponnèse, 7 mars)

Planning prévu aujourd'hui : ce matin,grand rangement avant le départ vers de nouveaux horizons cet après-midi. Après 4 jours passés sur la plage le camping-car est plein de sable et nous nous sommes un peu étalés dans le camping où nous sommes presque seuls : le canoë gonflable est en train de sécher par morceaux, ici sur une branche, là sur un fil à linge; les vélos sont posés le long de la haie, les jouets de plage sont dans une caisse sous le véhicule, la table de camping est dépliée dehors, le linge sèche sur l'étendoir... Bref, il y en a partout. Il nous faudra bien la matinée pour en venir à bout... Mais ce matin, le programme est chamboulé par les pleurs de Mathieu au réveil. Lui qui d'habitude nous sert de réveil matin vers 7h00 par un « Réveillé, moi! », est en pleurs à 8h00 avec un « mal au ventre, moi! ». Lui qui, d'habitude, avale un gros biberon et plusieurs tartines, rechigne à avaler un morceau même tout petit. Lui si jovial et toujours en mouvement, a la mine renfrognée et est prostré. C'est sûr, quelque chose ne va pas. Et il se remet à pleurer en se tenant le ventre « mal au ventre, moi »... Les trois autres passagers sont en forme et nous nous interrogeons sur ce qui peut bien lui arriver. Nous ne pouvons que constater les symptômes : maux de ventre et fièvre. Que faire? Nous n'avons guère le choix, il faut consulter un médecin. Séverine se renseigne auprès de l'accueil du camping et obtient une adresse de médecin sur Pylos. Ce que nous devions faire en une demi-journée est bâclé en trois quarts d'heure et nous voilà bientôt à Pylos dans la salle d'attente du médecin. La consultation se fait en anglais. Mathieu est très coopératif. Le médecin écarte une appendicite que nous redoutions et se prononce pour un virus. « Si ça ne va pas mieux dans trois ou quatre heures, rappelez moi » nous propose t-elle. A Mathieu, elle donne du paracétamol en suppositoire et à nous une facture dure à avaler: 40€, Gloups! Un peu surpris par un tel prix, je ne peux m'empêcher de retourner au cabinet pour comprendre le tarif de la consultation : « 25€ pour moi et 15€ pour le gouvernement » me rétorque t-elle en étant surprise d'apprendre les tarifs pratiqués en France. En fait, un pharmacien me précisera plus tard qu'il s'agit d'une pédiatre et que la consultation par un généraliste coûte en Grèce entre 20 et 30 euros. Mathieu reprend vie, le revoilà en mouvement. Nous décidons de nous rendre à Kalamata, la grande ville du coin où il y a un hôpital, au cas où... De toute façon, la ville est un passage obligé sur l'itinéraire qui nous conduit dans le Magne. A Kalamata, Mathieu se réveille dans le même état que le matin : fiévreux et « mal au ventre, moi... ». Nous n'arrivons pas à joindre la pédiatre de Pylos et décidons de nous rendre à l'hôpital de Kalamata. Nous n'attendons guère et Mathieu est ausculté par ce qui doit être un interne. Pour le jeune médecin, il n'y a rien d'inquiétant pour l'instant. Il s'agit sans doute d'un virus. Il faut donner du paracétamol en cas de fièvre. Si dans trois jours les fièvres persistent, alors, il faudra revenir consulter. Nous ressortons rassurés et, un peu surpris, sans rien payer. Il est bientôt 18h00 et nous ne savons pas où bivouaquer. Mais là, la chance est avec nous... Alors que je scrute le ciel pour observer un vol d'oiseaux en migration, je suis interpelé en français par une femme grecque, Stella, avec qui je discute quelques instants. Elle et son mari nous emmènent vers un parking tranquille sur le front de mer.